À la pêche aux moules, moules... | RP Chasse

Algo avait faim. Très faim. Son ventre était une véritable salle de torture pour tout son être. Cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait rien pu se mettre sous la dent, par manque de temps, et d'envie.
Il pensait à autre chose, il pensait trop sans doute, pour réussir à chasser quoi que ce soit, et avait réussi pendant trois jours consécutifs à oublier cette faim qui grandissait lentement, mais sûrement en lui.

Maintenant, Algo avait les crocs. Mieux vallait pour les autres d'éviter son passage, car ils risqueraient de finir en bouillie, en pâté pour chien même. Il errait donc dans les grandes rues désertes de Manhattan. Faut dire qu'en ce moment, il croisait pas grand monde tout de même, à part deux trois cadavres de petits chiots sur le bas côté, il voyait pas grand chose de vivant. Cela lui faisait plus rien dorénavant. Même pas un pincement au coeur de voir ces petites bêtes, en boule dans un reste de caniveau, morts de faim et de fatigue. C'était comme ça, fallait bien finir par l'accepter après tout. La vie avait décidé que c'était les plus forts qui resteraient. Et lui, Algo, faisait parti des plus forts.

Après quelques kilomètres dans les pattes, Algo arriva à un endroit un peu moins glauque. Une sorte de trou béant au sorte de la terre, rempli d'eau, et autour un départ de végétation, qui commencait à grimper doucement vers le ciel obscur. L'après-midi se faisait en effet beaucoup plus noir que ce qu'il avait prévu. Le ciel se couvrait à vue d'oeil, un gros nuage apportant sans doute des trombes d'eau.

- Ben voyons, pile quand je chasse, marmonna-t'il, agaçé.

Il accélera donc le pas, à la recherche d'une quelconque proie à se mettre sous la dent. Le flair en alerte, et les oreilles tendues, il marchait précocieusement sur les débris de la cité, et les quelques feuilles qui jonchaient le sol ça et là.
Il perçut quelques crissements derrière des branchages, qui d'ailleurs avaient été amenés là à cause de la Catastrophe, Central Park n'étant pas très loin d'ici. Relevant délicatement ses babines, il banda tout son corps, prêt à bondir sur sa proie. Cela devait être un rat, encore une fois. Il n'y avait que des rats par ici.

Tout tendu, le chien avanca prudemment, évitant de faire le moindre bruit, les crocs à découvert. Il fallait être rapide, ces bêtes là ne se faisaient pas facilement avoir. Comme ca, à première vue, on pourrait croire que les rats sont de sombres idiots, mais en vérité, ils sont dotés d'une grande intelligence. Et qu'est-ce qu'ils sont vicieux.

Algo se souvient que lorsqu'il vivait encore avec John, les rats étaient alors leurs pires ennemis. Il fallait les combattre tous les jours, enfin surtout la nuit, afin d'éviter qu'ils piquent de la nourriture. C'est des sacrés bestioles, toujours chapardeuses. Le pire, c'est que cela mord ces bêtes là. Et croyez-le ou non, ca fait un mal de chien !

Il se concentra à nouveau, il ne fallait pas qu'il perde la bête. Et tout d'un coup, sauta par dessus les branchages, tous crocs dehors, prêt à mordre. La bête était effectivement là, dans son champ de vision, et semblait affairée à manger je-ne-sais-quoi. Elle sursauta au moment ou Algo retomba au dessus d'elle. Les crocs en avant, il la mordit le plus fort qu'il puisse, et aussi rapidement possible.

Malheureusement l'attaque échoua, les crocs d'Algo manquant de près la bestiole. Celle-ci pris ses pattes à son cou, et dans un couinement de secours, s'échappa rapidement vers des ordures.

Allons bon, il fallait maintenant qu'il se mette à courir afin de pouvoir manger. Il aura dépenser plus de calories à chasser, plutôt que de ne rien faire. Rageant, il détala vers sa proie, grognant de rage et de mécontentement.

De plus, quelques gouttes commencaient à lui chatouiller l'échine, ce qui ne promettait rien de bon pour cette pénible chasse. Il finit par rattraper ce fameux rat, qui était dorénavant plus qu'a quelques pattes devant lui.

Il accélera alors, dans un élan de bonne volonté, la faim le tiraillant et le poussant à dépasser ses limites. L'espoir était faible, mais il avait faim. Et il ne pouvait pas se permettre de laisser s'échapper une si belle proie.

Et pour une fois, la chance fut avec lui. Il remonta vite la distance entre lui et le rongeur. Et cette fois-ci ne manqua pas de lui assèner un coup de croc bien placé dans l'abdomen. La bête poussa un gémissement de douleur. Désolé, mon gros mais c'est chacun pour soi ici. Il senti alors le sang couler entre ses crocs, et ferma les yeux de plaisir. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas eu cette sensation de sang frai et chaud coulant dans la gorge. Il attendit un moment, les crocs bien serrés, que sa proie finisse de bouger, afin de s'assurer qu'elle soit bien morte.

Il la posa ensuite au sol, lavé par les grosses gouttes de pluie qui tombaient à présent. Pas grave, il avait un repas. C'était l'essentiel. Qu'il pleuve, neige ou vente. Sa journée allait être meilleure, et apaisée, car son ventre enfin allait être rassasié.

Il entreprit alors de dépecer la bête tant bien que mal, et plongea enfin ses crocs dans la chair un peu dure de l'animal. Dès les premières bouchées, le chien se senti mieux, et fini son repas en pensant déjà qu'elle serait sa prochaine proie.